L’Observatoire des camps de réfugiés a observé à ce jour 134 camps de réfugiés, de déplacés et de migrants dans le monde. L’installation de personnes exilées dans des camps avait, au départ, un but protecteur mais qui s’est très vite avéré être un choix politique de mise à l’écart de ces personnes. Michel Agier, anthropologue français, a travaillé pendant de nombreuses années sur la problématique de « l’encampement ». Son travail a abouti à la sortie d’un ouvrage en 2014 : « Un monde de camps ». Selon lui, « depuis vingt-cinq ans, cette dimension protectrice semble se retourner contre les personnes sur lesquelles on est censé veiller. Le camp est devenu le lieu d'une mise à l’écart ». 

 

La Vallée de Bekaa, au Liban, est connue pour abriter de nombreux camps de réfugiés syriens formels ou informels. Hommes, femmes, enfants sont mis à l’écart du reste de la population libanaise entre des montagnes et d’anciens bâtiments laissés à l’abandon. Depuis quelques années, le Liban traverse une crise importante qui a accentué son hostilité, déjà présente, envers les réfugiés syriens. Le gouvernement libanais voit d’un mauvais oeil l’arrivée d’aide humanitaire dans ces camps. 

 

Les associations humanitaires « Un Geste Pour Tous » et « Des Jours Meilleurs… » se rendent régulièrement dans ces camps de réfugiés syriens à la frontière libano-syrienne pour apporter de l’aide matérielle à ces personnes. À travers ce court documentaire, j’ai tenté de rendre visibles ces hommes, femmes, enfants invisibles aux yeux du reste du monde. Ce court reportage a aussi comme objectif de souligner le travail des petites associations humanitaires et de leurs bénévoles qui font des milliers de kilomètres pour se rendre dans des zones difficiles pour aider ces personnes. Ces humanitaires de terrain ressortent marqués par ce qu’ils y voient.